04 avril 2007

L'escalier en métal


Elle part sans se retourner, sans même un seul regard en arrière.
Elle quitte les lieux des anciennes amours et des tornades de bonheur, elle se sauve loin des cris et de ses propres frayeurs.
Elle marche sans respirer vers l'ailleurs qui l'a tant séduite.

Un escalier métallique suspendu pour les au cas où, pour des urgences peut-être mais pas la sienne.

Le silence entre par la fenêtre et derrière des rideaux tout neufs,
il n'y a que l'immobile elle même qui dort à jamais pour toujours loin de ses filles et d'elle même.

L'escalier est encore suspendu pour les au cas où.

Et en dedans des autres y a la colère qui résonne, la peine et la souffrance de ne pas soulager, de n'avoir pas su comment.

Tous les abandonnés restent et se regardent sans voir qu'ils ont en commun cet immense trou qui les vide de leur eux.

Les abandonnés cherchent à masquer le trou, à le remplir de toute sortes de trucs pas si importants...
Certains mettront des roches pour garder les pieds sur terre, d'autres collectionneront des amours éphémères pour se sentir plus léger, d'autres entasseront des idées scientifiques et rationnelles pour survivre, certains iront jusqu'à ignorer le trou et demander aux gens: "mais qu'est ce que tu regardes?"

Et des fois, ils passeront près de l'escalier en métal suspendu tout en haut et fermeront les yeux deux secondes de trop.

6 commentaires:

Rosie a dit...

Très beau texte pour réflexion.

Merci à toi de nous l'écrire. Je viens te lire souvent.

Passe une belle journée.

Amnésie et autres cies... a dit...

Superbe...

Anonyme a dit...

Je collectionne les escaliers d'émotions. Je monte et descend. Perpétuellement. Vais-je réussir à rester au sommet un jour...

Cam a dit...

Awwe! Très beau texte qui évoque tant de choses.

Mais le trou, sera-t-il rempli un jour? Je crois qu'il ne le sera qu'une fois en bas de l'escalier...

SM a dit...

Quand je lis et relis ce texte, à chaque fois des images différentes, et des personnages différents avec des vies différentes. Ce doit être le vertige de regarder au fond d'un trou tout en regardant l'escalier. Magique...

-chill &&

Anonyme a dit...

Seulement deux secondes, mais pourtant bien assez pour se retrouver meurtri...