08 octobre 2021

Coup d’épée

Une lance brûlante qui fait son chemin dans ma chair et je retiens mon souffle. Je n´arrive pas à respirer calmement avec tous ces calmants. La douleur sifflante me garde réveillée, et je dors les yeux rivés sur les couleurs de l´automne qui changent de l´autre côté de la fenêtre. De la couleur dans mes cheveux et sur ma peau, j´espère un peu de blanc apaisant. #chirugie #convalescence Le silence tout autour est lourd et angoissant. Mon corps ne m´écoute pas et je ne le contrôle plus totalement. Les blessures en mon coeur me font souffrir plus encore que cette longue cicatrice qui change de couleurs chaque jour. La peur de l´abandon est tapis tout au fond de moi et me fait trembler tout entière...

02 octobre 2021

Hystérectomie

C'était le 2/10/2020 Juste cette séquence de chiffres me rendait confiante. Le cadran a 4:44 aussi. Dans les corridors maculés et immenses, un vrombissement sourd, des sons, des voix et des soupirs. Puis des mains douces, des yeux gentils derrière les lunettes de protection juste au dessus des masques. Et j'ai senti des sourires je crois. Et dans une salle avec une artillerie de stainless et d'aveuglantes lumières, des gens en vert. Des femmes et des hommes masqués beaucoup plus nombreux que je ne l'aurai imaginé. Combien êtes-vous ai je demandé? 7-8 Puis plus rien. Jusqu'au réveil, absolument rien. Mon corps endormi. Qu'il ai vécu des instants sans que je n'y sois m'impressionne et m'affole un peu. Que le temps s'arrete ainsi...quelques heures. Moi qui contrôle tout, qui ne lâche pas prise facilement. J'ai même mordu le tube lorsqu"ils ont essayé de le retirer. Reflexe? Vapeurs et courants d'air, ça tourne et c'est bleu maintenant. Il y a des fenêtres qui donnent sur la ville et moi j'ai froid. Une infirmière tente d'expliquer ce qu'elle fait la. Mais moi je n'y suis pas encore. J'entends tout de si loin. Le dr est content, ses yeux sourient. L'utérus est sorti avec ses accessoires aussi. Je suis encore loin. C'est vide dans mon ventre, je le sens déjà. *Merci au DR Brochu et son équipe formidable au CHUM en pandémie.

30 août 2021

Écrire

J'ai lu tous les mots que mon coeur a décidé de coucher sur papier ou sur cet écran bleu. J'ai lu ces histoires de moi, de toi, de nous. Des moments petits et grands qui font de la vie une histoire. J'ai lu et ce soir j'ai envie d'écrire. J'ai tout lu depuis toi et même avant... et je sais tout ce que je n'ai pas écrit. Des années d'amour tricoté serré, à tisser des liens avec les tiens et toi avec les miens. Des souvenirs qui s'accumulent comme des trésors ou de la poussière selon le point de vue. J'ai tout lu et je remarque que cet amour que je porte en moi, cet amour que j'ai pour toi est plus fragile que je ne l'aurais cru. Plus fragile que je le souhaite mais c'est aussi à ça la vie. D'autres yeux que tu espèrent te regardant avec désir et envie. D'autres yeux que tu espèrent percer, comprendre, dans lesquels tu espères peut-être t'y noyer. Et c'est ma main que tu souhaites pour te sortir de là! Dans mon coeur, depuis il y a cette fissure, cette coupure. Et dans ma gorge cette peur qui ne me quitte pas depuis. Mes yeux à moi, remplis d'amour, de désir et de projets avec toi ne te suffisent pas. Les étincelles dans mon regard quand tu entres dans la maison, la place que je t'ai laissée dans mon âme et ma vie... Quand la vie est lourde et que le bac de recyclage et le lave vaisselle débordent, il y a en moi encore tout cet amour pour toi. De l'amour que j'ai parsemé dans notre quotidien, de l'amour qui s'est oublié et qui a pris de mauvais plis sûrement... mais de l'amour autant que j'en ai. Je pleure depuis ce jeudi, souvent, en silence et par en dedans. À me demander ce que j'aurais dû écrire, ce que j'aurais pu ressentir alors que tes yeux se perdaient dans les siens. Ce n'est pas la fin. Mais ça fait mal quand même.