Il se lève, il saute dans la douche et se demande ce qu'il attend, ce qui l'attend là.
Il enfile ses vêtements pour le boulot, ceux qui lui donne un air plus sérieux.
Attrape un thermos de café qui ne sera jamais comme celui qu'il a partagé avec elle il y a si longtemps.
Son garçon a mal stationné la voiture en rentrant trop tard hier soir.
Il chiale mais personne ne l'entend comme d'habitude.
Il sent en lui la déchirure.
Celle là en lui depuis longtemps qui s'était endormie parce que le temps endort les blessures et tait les rêves parfois.
Il est là devant l'endroit exact où il l'a aperçue hier.
Même heure, même endroit mais cette fois pas de surprise si elle apparaît.
Si le frisson de sa jupe le frôle encore, cette fois il sera préparé.
Il ne laissera pas sa vue lui couper tous les sens.
Il ne laissera pas son odeur lui rappeler des souvenirs presqu'endormis, il ne laissera pas son rire le faire trembler...tout ça c'était hier.
Aujourd'hui il sait.
il attend, il l'attend.
Et longtemps le temps lui glisse dessus sans que jamais ses yeux ne se mettent à briller.
Elle ne passera pas, il ne l'entendra pas rire et ne verra pas la tasse de café se presque renverser parce qu'elle ajuste la courroie de sa sandale à hauts talons...
Tout ça c'était hier.
Il pleut.
Il est tard.
Il ne bouge pas.
La journée est terminée.
Il est prisonnier de sa déchirure.
Le téléphone vibre.
"Ppa l'auto?"
Dans sa voiture sur un pont dans le ciel il attend encore.
Il attend cette fois que les autres qui attendent aussi n'attendent plus.
Il se retourne et la voit.
Loin dans un nuage, presqu'invisible, presque transparente...
au dessus d'un fleuve, elle disparaît pour toujours en silence.
1 commentaire:
Ça met du vague à l'âme, ces mots tristounets. J'aime bien les frissons des jupes.
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