Dans le parc il y a du gazon mais il y a surtout des garçons.
Des petits et quelques grands.
Les grands qui savourent un coin d'ombre en jasant alors que les petits s'essoufflent au soleil.

Les sifflets retentissent pour annoncer le début ou la fin.

Je suis assise mais je ne vois rien.

J'entends des bouts de conversation qui ne m'intéressent pas, en me demandant ce que je fais là.

Puis arrive Sofia, une princesse de 4 ans qui fouille dans mon sac comme dans un coffre aux trésors, qui choisit des couleurs et des saveurs à appliquer sur les lèvres du bout des doigts, qui enlève et remets les quelques pinces qui retiennent mes boucles d'été ensoleillées et encore pleine de chlore... Sofia me fait sourire.

Elle me demande pourquoi je n'ai pas de petite fille.

Mes filles sont grandes, et loin.

Mon fils court et vient s'abreuver en regardant cette petite qui emprunte sa maman dans le parc. Il s'arrête un peu plus longtemps que pour l'eau et me fait un clin d'oeil. Il est là.

Je sais pourquoi je suis ici.