Antoine

Il était dans ma classe.
Grand et fier mais plein de trous en dedans.
Il cachait sa détresse de ne pas se sentir à la hauteur en piétinant les autres.
Pour remplir les trous, il s'emplissait de pills jusqu'à en s'en arracher les sourcils.
Mais dans ses yeux y avait encore de la lumière.
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Elle enfile son manteau et cherche ses clés en se disant qu'elle devrait bien les ranger dans la boîte à clés de l'entrée...en même temps, elle sait pourquoi elle ne les range pas là.
Elle remonte en faisant claquer ses talons sur le bois franc en espérant que personne ne remarquera les nouvelles marques sur le sol. Puis sans raison elle change d'idée et laisse une marque bien distincte sur le sol en haut de l'escalier.

Elle trouve les clés et une fois dehors prend une grande respiration.
La musique dans l'auto ne couvre pas les battements de son coeur.
Elle est en vie.
Le stationnement de l'hopital est bondé. Elle se stationne dans la rue loin, trop loin pour ses pieds mais juste assez pour penser à ce qu'elle lui dira.
Dans sa main, un livre, comme si les mots pouvaient dire ce qu'elle ne réussira pas à exprimer.
Elle s'enfarge dans un dépanneur et allume une cigarette en sortant.
La première depuis si longtemps. depuis qu'elle est une maman.
Elle s'assoit sur le balcon rouge devant l'hopital.
Elle écoute son coeur de mère qui aimerait se sauver si loin.
Elle inhale et repire enfin...comme il faut tout au fond.

Un instant plus tard, elle est à son chevet.
Il est dans une chambre sombre, menotté à son lit...
Il tremble, silencieux.
Elle pose sa main sur son épaule.
Ils ne diront rien.
parfois il n'y a rien à dire.

En partant, elle laisse le livre sur son lit.
elle croit apercevoir un sourire.