19 août 2021

Tic tac ( Ma suite à moi)

Je viens de lire la souris (tic tac) et une tornade de souvenirs vient de m'assaillir.

J'écris alors ma suite de cette histoire qui semble à la fois si loin et tellement trop proche pour ne plus faire mal en souhaitant que pour cette souris inconnue la suite soit plus douce....


Je suis assise sur la toilette la porte est fermée mais j'entends les enfants courir dans l'appartement. Tes deux filles et mon fils qui chahutent et rient aux éclats...leur cabane sera immense et toutes les couvertures empruntées n'arriveraient pas à me réchauffer.

Je tiens dans ma main le test...mes yeux sont bleus et tristes et tu essaies de sourire.
Assis sur le bord du bain tu me dépasses encore et en ce moment tout me dépasse.
Notre histoire plus qu'imparfaite, notre amour pas encore déclamé et nos vies de chaque côtés du fleuve tourbillonnent alors que j'essuie une larme avant de te dire qu'il faut faire à souper.

Tu ne dis rien.
Ni là, ni plus tard.

Les enfants mangent dans la cabane immense et pour une fois, c'est presque tranquille dans ce trop petit appartement pour nous tous. On n'est pas tout à fait un nous de toute façon.
Ce sera la dernière fois que nos enfants se retrouveront ensemble.

Après cette soirée si lourde et bleue il a fallu attendre de si longues semaines et s'endurer
jusqu'au moment où la vie se fait aspirer de sa cabane pas si immense encore.


Sans anesthésie, le coeur prêt à exploser, je cherchais du renfort dans tes yeux mais le courage c'était pas ton domaine...je me suis couchée sur la table trop froide et la main chaude et la voix douce de l'infirmière me disaient que ça irait.

Ça n'allait pas, rien ne va quand ton choix est la mort.

Au plafond, une image de palmier ou de cocotier je sais plus....mais la mer à côté comme pour imaginer être ailleurs j'imagine.
Du bruit et peut-être d'autres mains, plus froides appartenant au médecin.
Un presque soupir juste avant et des larmes silencieuses juste après.

Tu es venu, silencieux me porter la bouillotte et me couvrir des tonnes de couvertures qui ne pourraient jamais réchauffer mon coeur amer.
Puis tu es reparti encore silencieux en disant : "je te rappelle".

y a que le silence entre nous qui ait survécu.

3 commentaires:

Miss Klektik a dit...

Je la connais cette histoire et elle fait encore mal. On se dit que c'est pour le mieux, puis qu'on a bien fait, mais ça reste toujours... Je suis avec toi en pensée. Avec cette mademoiselle Souris que je ne connaissais pas non plus.

Jacynthe a dit...

C'est triste cette histoire... Le plus triste je trouve, c'est l'abandon qui a suivi. Tu serais mon amie, je te ferais un câlin.

xo

My a dit...

Le fait d'écrire nos histoires tristes aident à apaiser son coeur. J'espère que le tien l'a été, un peu du moins. Une histoire comme celle-là ne s'apaise probablement jamais complètement. Je ne l'ai pas vécu. Mais j'en suis tout de même certaine...