24 octobre 2007
du rouge dans les arbres
Au loin on entend le bruit des trains qui passent en faisant danser la vaisselle sur le comptoir. Elle est si belle ce matin, pas encore maquillée, nue sous ce trop grand chandail qui a des odeurs de soupirs.
Elle regarde par la fenêtre et la lumière de l'automne illumine les reflets roux dans ses cheveux bruns. Elle savoure son café pieds nus et aperçoit tout ce rouge qui reste dans les arbres...des traces du cerf-volant qui s'est emmêlé alors que le vent soufflait et que son coeur voulait s'éteindre.
Elle laisse une larme glisser sur sa joue et baisse la tête vers le comptoir qui vibre encore, qui résonne de ces mots si durs, les derniers échangés avec cet homme qui était le sien.
La table de cuisine accueille toujours les éclats de verre brisés par la colère et la peur. Le désordre habituel est amplifié par cette tempête qui dormait depuis des années. Son homme est parti dans un vacarme qui ne lui ressemble pas. Emportant le meilleur d'eux avec lui, il a fracassé des petits objets avec une immense douleur.
Le cerf-volant dehors surplombait le carré de sable et les enfants ont laissé filer la corde pour échapper à tous ces bruits. Les enfants, qui ont dormi avec elle dans ce trop grand lit, les enfants qui pleuraient encore en montant dans l'autobus ce matin.
Elle se demande comment leur dire que rien ne sera jamais plus comme avant. Mais ils le savent depuis si longtemps.
Elle se laisse glisser contre les armoires blanches et se laisse envahir par cette marée de peine de ne pas avoir su le retenir.
Elle pleure.
Mais ce n'est que de l'eau salée éparpillée sur le plancher.
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5 commentaires:
Du rouge dans les larmes tu nommais ton récit.
Du rouge dans les yeux, du rouge dans les poings et du rouge dans les larmes j'ose ajouter.
Merci pour tant de beauté.
je savais qu'elle te plairait ;)
merci pour cette beauté triste. Tu pourrais carrément faire une nouvelle avec ça, si tu voulais continuer...
très beau texte.
Mais bon, là vu que ma bonne humeur est parti je vais aller déprimer en boule dans un coin sombre.
Merci pour vos commentaires...votre musique aussi...
Pis Komtois, ne déprime pas...ce sont que des mots!
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